Orano plombé par ses activités au Niger. La junte au pouvoir depuis un an avait décidé en juin d’exproprier le groupe français, spécialiste du combustible nucléaire, de la mine d’Imouraren. En conséquence, Orano termine le premier semestre avec une perte de 133 millions d’euros.
La manne financière apportée par l’exploitation de l’uranium à l’Etat du Niger n’aura pas suffi à Orano pour y préserver ses activités. Un an après le coup d’Etat qui a porté la junte militaire à la tête du Niger « la situation est très dégradée à cause de difficultés logistiques et du refus de la junte de permettre les exportations d’uranium », a reconnu Nicolas Maes, le directeur général du groupe détenu à 90 % par l’Etat français, lors de la présentation de ses résultats.
Une perte principalement causée par les dépréciations et provisions passées au premier semestre. Orano détient au Niger 63% de sa filiale, la Somaïr, qui exploite la mine d’uranium d’Arlit, dans le Nord du pays.
Or les exportations du précieux combustible, dont les cours mondiaux se portent d’ailleurs très bien, sont devenus impossibles depuis l’accession au pouvoir il y a un an du CNSP. Sans exportation, la Somaïr connaît des difficultés financières. Pour maintenir l’outil industriel et payer les salaires, la filiale d’Orano a été contrainte de vendre des stocks d’uranium initialement destinés à financer la fermeture ultérieure du site.
Des économies qui disparaissent, cela affecte directement les résultats du groupe. Les dépréciations, elles, concernent le permis d’exploitation du gisement d’Imouraren retiré en juin par le régime militaire. Le directeur financier du groupe l’affirme ce vendredi. Orano n’a « aucune visibilité sur les décisions qui pourront être prises ».
Le groupe rassure ses clients en se basant sur la diversité de ses sources d’approvisionnement, mais la situation au Niger reste complexe et l’avenir de la Somaïr bien incertain. La filiale pourrait être en cessation de paiement dans les prochains mois, prévient Orano.