Moustiques génétiquement modifiés au Burkina Faso: « Ça nous mange, ça gratte et ça fait des plaies »

Le porte-parole de la coalition pour la souveraineté sanitaire (CO. SOU. SA), Nestor PODASSE, a effectué une visite de terrain à Bana, village de l’arrondissement n°7 de la commune de Bobo-Dioulasso. Visite, dont l’objectif est de faire le constat de l’impact des moustiques génétiquement modifiés sur la vie de la population. C’était le vendredi 26 juillet 2024.

Les moustiques là nous mangent, ça gratte et en grattant, ça fait des plaies, ont été les mots prononcés par la sexagénaire à la question de savoir :« est-ce que les moustiques pullulent encore dans le village, vous transmettent-ils le palu ? ». Je suis un peu âgée, pour plus d’informations, il serait souhaitable d’aborder la question après la prière du vendredi avec les hommes concluera-t’elle. La problématique des moustiques génétiquement modifiés dans le village de Bana, Sourkoudinga et dans les environs est une question tabou et personne ne voudrait en parler.

Il y a toute une omerta sur la question des moustiques génétiquement modifiés malgré qu’une personne ressource se soit prêtée à nos questions. En substance, elle dira ceci : « j’aurai souhaité que nous allons chez le chef de village pour en parler. En tout cas, il y a beaucoup de gens qui quittent Ouagadougou qui viennent ici et nous échangeons ensemble avec certains responsables, les notables et le chef du village autour de leurs activités de recherches ; de mon avis, je n’ai rien constaté d’anormal depuis que je vis ici ». En rappel selon la coalition, c’est depuis 2016 que des expérimentations hasardeuses se mènent au Burkina Faso et précisément à Bobo-Dioulasso.

Pour le porte-parole de la coalition pour la souveraineté sanitaire (CO. SOU. SA), Nestor PODASSE, ces expérimentations sont conduites par le projet Target Malaria avec la bénédiction de l’institut de recherches en sciences de la santé(IRSS). Elles n’ont nullement pour objectif de lutter contre le paludisme. Pour lui, la modification génétique des moustiques et en définitive, le forçage génétique qui est l’ultime étape recherchée, permettront aux firmes internationales notamment celles dirigées par Bill Gates de mettre au point des biotechnologies dangereuses et sanitaires des populations notamment africaines.

Nous sommes contre les expérimentations menées au Burkina par le projet Target Malaria, car elles ne sont pas en phase avec notre législation en l’occurrence la loi n°O64-2012 /AN du 20 décembre 2012 portant régime de sécurité en matière de biotechnologie et les conventions internationales que le Burkina Faso a ratifiées notamment le protocole de Carthagène sur les préventions des risques biotechnologiques. En guise d’illustration a laissé entendre Nestor PODASSE, notre pays a tenté avec la firme MONSANTO le coton BT pour rendre nos cultures de coton plus résistantes aux parasites. Quelques années plus tard, cette expérience d’organisme génétiquement modifiée(OGM) a été un échec total car des nouveaux parasites très résistants ont fait leurs apparitions et la qualité du coton laissait à désirer. Selon WIKIPEDIA, en 2016, le Burkina Faso, premier pays africain à s’être lancé dans le coton transgénique (2003) arrête la production de ce type de coton et revient à des semences traditionnelles.

Les variétés de MONSANTO donnent des fibres plus courtes et de moins bonne qualité, ce qui entraîne une baisse catastrophique de la valeur de la production et des invendus sur les marchés internationaux. Même si les rendements sont plus importants, la baisse de qualité du coton a conduit la société cotonnière à cesser de distribuer les semences de coton Bt. Les séquelles sont toujours perceptibles sur la vie de nos braves cotonculteurs. Somme de conséquences qui font que notre structure dit non aux nouveaux largages de moustiques génétiquement modifiés de Target Malaria. Le projet est actuellement à sa deuxième phase qui concerne une souche de moustiques génétiquement modifiés males biaisés qui donnent essentiellement (à 95%) la descendance mâle (NEPAD 2021).

La souche a donc 5% des femelles fertiles. Après le lâcher, ces femelles peuvent se croiser avec les mâles de la population locale en donnant la descendance fertile qui porte le transgène et qui à son tour pourra transmettre le transgène à sa descendance sans coup frémir, va contribuer certainement à la contamination de la population locale de moustiques par les OGM (référence NEPAD 2021 Approval for contained use expériments on a strain of non-gene drive GM male bias mosquitoes in Burkina Faso). Vous voyez donc que le milieu scientifique semble être dubitatif sur les résultats dont les conséquences irrémédiables seront très, très grave sur la vie de nos populations s’est-il exprimé face au grand risque qui se pointe à l’horizon qu’il faut vite arrêter.

Pour ce faire donc dira-t’il, nous refusons d’être des cobayes d’une science hasardeuse et le terrorisme scientifique doit s’arrêter au Burkina Faso ; notre coalition exige l’arrêt immédiat du projet Target Malaria et nous nous engageons pour la souveraineté sanitaire de notre pays. Le gouvernement doit se pencher véritablement sur ce problème de Target Malaria afin de nous éviter un second MONSANTO.

Mamadou BIRGUI

(Correspondant à Bobo)

                                                                              

 

 

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